Corrigé du dernier devoir

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CORRIGE DU DEVOIR 7

EXPLICATION D’UN DOCUMENT

1. Le document est une lettre ouverte, donc une lettre destinée à être publiée. Son auteur est Vaclav Havel, écrivain tchécoslovaque, opposant au régime communiste, qui sera le premier président de la République tchèque, élu en 1993. Sa lettre est adressée à Gustav Husak, chef du parti communiste et président de Tchécoslovaquie à partir de 1975, donc au chef du régime tchécoslovaque. Elle date de 1975, donc du début de la guerre fraîche, alors que le système communiste se sclérose et que les tentatives d’opposition ouverte à l’Est viennent de se heurter à la doctrine de souveraineté limitée, prônée par Brejnev, leader de l’URSS. Cette lettre est une critique du régime communiste de la Tchécoslovaquie, où Vaclav Havel montre que l’ adhésion massive du peuple au régime ne repose que sur la peur.

2. La Tchécoslovaquie est en 1975 une démocratie populaire, dont les origines remontent au « Coup de Prague » en 1948. C’est donc un pays du bloc de l’Est, satellite de l’URSS et dont le modèle économique et politique est calqué sur celui de l’URSS. En août 1968 a eu lieu le « printemps de Prague », cad un mouvement parti d’une tentative de réforme du régime par Dubcek, secrétaire général du Parti communiste tchécoslovaque, soutenue par la société civile, les intellectuels et des manifestations pacifiques des étudiants. Ce mouvement réclame un « socialisme à visage humain », une démocratisation politique, sans pour autant sortir du bloc de l’Est et du socialisme. Malgré son caractère modéré, ce mouvement est écrasé par les chars soviétiques (officiellement, les chars du pacte de Varsovie), selon la doctrine de « souveraineté limitée» de Brejnev : tout pays frère qui remet en cause le modèle ou l’adhésion au bloc de l’Est peut s’attendre à l’utilisation de la force.

3. D’après Vaclav Havel, les Tchécoslovaques sont privés de liberté d’expression et d’opinion, puisqu’ « ils n’expriment pas en public, ni même parfois en privé, leur véritable opinion ». La privation de cette liberté individuelle fondamentale est une pratique dictatoriale. De plus, ils « participent aux élections, y votent pour les candidats proposés ». En effet, ils n’ont pas le choix, puisqu’en Tchécoslovaquie, seul le parti communiste est autorisé. L’absence de pluralisme politique est une pratique totalitaire. Enfin, « par crainte, […] les jeunes adhèrent à l’Union de la Jeunesse » : il s’agit d’une organisation de jeunesse communiste dont le but est l’embrigadement des jeunes, ce qui est également une pratique totalitaire. Le régime qui est dénoncé ici est donc la « démocratie populaire tchécoslovaque », en fait une dictature totalitaire, qui utilise l’intimidation et le chantage, encadre et surveille étroitement la population, utilise la peur pour obtenir l’adhésion de toute la population. Toutefois, les méthodes ne sont plus celles de la période stalinienne (1948-1956), puisqu’ après la déstalinisation en 1956, la terreur et le culte de la personnalité ont été abandonnées.

4. « Les victimes de l’apartheid politique tchécoslovaque » sont tous les opposants au régime : tous ceux qui refusent de s’autocensurer, disent ce qu’ils pensent, ne vont pas voter, refusent d’aller aux manifestations organisées par le Parti, … L’expression d’ « apartheid politique » renvoie au fait que ces opposants sont exclus totalement de la vie économique et sociale et sont privés de tous leurs droits. En clair, ils sont victimes de brimades : ils perdent leur emploi, leur logement, leurs enfants peuvent être privés d’éducation supérieure. Plus personne n’ose leur parler, de peur de représailles. Ils peuvent être arrêtés et détenus arbitrairement, voire condamnés à de la prison sous de fausses accusations, ou encore être enfermés en asile psychiatrique.

5. Le régime tchécoslovaque a été renversé en 1989. Gorbatchev, dirigeant de l’URSS depuis 1985, met fin à la guerre froide, afin de sortir l’URSS de la situation économique catastrophique où elle se trouve. Pour donner des preuves de sa bonne foi aux Américains, il déclare en 1988 que l’URSS n’interviendra plus militairement dans les affaires internes des pays de l’Est. Cette déclaration entraîne la chute des démocraties populaires. En octobre 89, la Hongrie met fin au « rideau de fer » et ouvre sa frontière avec l’Autriche. En novembre, le mur de Berlin tombe. En Tchécoslovaquie a alors lieu la Révolution de velours : de gigantesques manifestations obligent le régime communiste à accepter des élections libres et pluralistes, qui sont remportées par les opposants aux communistes, et notamment V. Havel. Le nouveau pouvoir en place met en place une démocratie et quitte le Pacte de Varsovie, donc le bloc de l’Est. La chute de ce régime est la preuve que la population n’ y adhérait que par la peur.

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