Corrigé module sur caricature
SECONDE/ CORRIGE DES QUESTIONS SUR LA CARICATURE
I. Application de la méthode
1. Présentation
nature : gravure, caricature (situation non réaliste) ou dessin humoristique
date et contexte : 1789, contexte pré-révolutionnaire, avant la 1ère réunion des états généraux
auteur : anonyme, sans doute partisan des réformes pour le Tiers
sujet : critique des privilèges fiscaux des ordres privilégiés
2. Tableau d’analyse
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| Description | Interprétation |
| Les personnages | 3 personnages debout à gauche, un prêtre, avec des vêtements ecclésiastiques (robe, col et chapeau ) debout à droite, un officier de l’armée reconnaissable à son uniforme et à son épée, son niveau social élevé se voit aussi à son chapeau orné d’une plume et à sa canne écrasé sous la pierre, un homme avec des guêtres couvrant ses bas, des vêtements ordinaires, une bêche abandonnée à côté de lui | Les 3 ordres Symbolise le clergé
Symbolise la noblesse (qui combat)
Paysan (travailleur avec ses guêtres et sa bêche) symbolise le tiers état |
| Les positions des personnages | une pierre, sur laquelle on lit « Tailles, impôts et corvées », écrase le 3è personnage, qui est en train de mourir et a du abandonner sa bêche et sa charrue | symbolise le poids des impôts royaux Les ordres privilégiés sont dispensés d’impôts, donc pour le tiers la charge des impôts est + lourde |
| Le paysage | Des outils abandonnés (charrue et bêche)
Des céréales, à moitié écrasées sous la pierre | Symbolisent l’incapacité du paysan à travailler
Faute d’être rentrées, les récoltes sont perdues, donc le travail du tiers qui produit la richesse du royaume est détruit par l’injustice fiscale, qui finit par priver le royaume de richesses |
II. Questions
1. Le document est une gravure, datant des débuts de l’année 89, probablement avant la réunion des états-généraux du 1er mai 1789, comme l’indique son thème, qui est la critique des inégalités fiscales entre les trois ordres. Le contexte est, en effet, pré-révolutionnaire. L’année 1788, a vu se développer la crise de la monarchie, avec une crise financière non résolue, qui débouche sur une crise de l’autorité royale et la convocation des états-généraux et une crise de subsistance, due à de mauvaises récoltes. La convocation des états-généraux entraîne la rédaction de cahiers de doléances, dans lesquels les Français réclament un système fiscal plus juste, comme en témoigne cette caricature qui s’attaque aux privilèges fiscaux de la noblesse et du clergé.
2. Debout, à gauche, on voit un personnage, vêtu de vêtements ecclésiastiques (robe, col et chapeau), qui est donc un prêtre et qui représente l’ordre du clergé. Cet ordre représente 1% des Français, mais est très riche en terres. A côté de lui, à droite, on reconnaît à son costume militaire (bottes, épée, veste d’uniforme) et à son apparence soignée (canne, chapeau à plume), un officier de l’armée, qui symbolise la noblesse, qui est l’ordre qui combat. La noblesse ne représente que 2% des Français, et se considère comme une race supérieure, née pour commander. Ecrasé par la pierre, on reconnaît à son apparence de travailleur (guêtres, bêche), un paysan, qui symbolise le tiers état. Cet ordre représente 97% des Français : il est constitué de tous ceux qui ne sont ni nobles, ni membres du clergé. C’est un ordre méprisé. Les trois personnages symbolisent donc les trois ordres et leur position respective évoque leur inégalité. Les deux premiers ordres sont en effet supérieurs au troisième et sont considérés comme les ordres qui commandent.
3. La situation des personnages et le décor donnent la clé du sens de cette gravure. En effet, le tiers état est représenté écrasé sous une pierre qui symbolise, comme l’inscription que l’on peut lire dessus le montre, les impôts royaux (« tailles, impôts et corvée »). Le poids des impôts payé par le tiers est donc représenté comme un poids insupportable, qui est en train d’étouffer le paysan. La position des ordres privilégiés est aussi critiquée : on les voit debout sur la pierre, ce qui bien sûr contribue à écraser encore plus le paysan. En effet, ces deux ordres sont dispensés d’impôts royaux, ce qui fait que le tiers doit payer seul tous les impôts. De plus, la gravure montre le résultat de cette situation présentée comme injuste. Le paysan ne peut plus travailler, comme le montre les outils abandonnés et les céréales et les fruits non rentrés. On peut en déduire, que cette situation est mauvaise pour le royaume, puisque le tiers ne peut plus travailler, donc produire de richesses. Cette gravure dénonce donc les privilèges fiscaux de la noblesse et du clergé.